Le PIC LONG (3198m)

Le plus haut 3000 « français » et toujours l’un des plus beaux …

 

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Du refuge Packe, le Pic Long : à gauche la très longue arrête Nord, à droite l'arête ouest;

 juste devant celle-ci droite, la Pale de Crabounouse (qui cache le Pic de Bugarret)

 

Atouts de ce sommet :

- accessible depuis le camp sans voiture, itinéraires d’escalade moyenne (PD ou AD).

- cadre splendide de la nuit au refuge Packe, puis du Lac Tourrat, encore majestueux

malgré la fonte du glacier nord du Pic Long.

- vaste panorama, en tant que plus haut massif pyrénéen entièrement en France, bien

détaché de la frontière, offrant ainsi une vue panoramique sur toute la chaîne.

Mais c’est devenu une longue course, alors qu’il se faisait autrefois en un jour depuis le lac de Cap de Long. Beau temps stable indispensable, car pas d’abri en cas d’orage,

et les orages y sont sévères, le Pic Long est un vrai paratonnerre !

 

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 Le Pic Long depuis le pic de Bugarret ; l'arête ouest est vue de face, à gauche la face nord.

1. la voie « normale » facile d’autrefois, par le glacier de Pays Baché était un couloir de neige qui atteignait parfois la crête entre le Pic Long et le Pic Badet. Avec la fonte du glacier, elle est désormais impraticable, et remplacée par un mur vertical de déjà 40 mètres, bientôt davantage. (IVème degré, rocher encombré de débris glaciaires, deux rappels obligatoires à la descente, de 20 et 40 mètres…).

2. L’accès par le Pic Badet fait faire un sérieux détour par le sud – toujours à cause du recul du glacier – c’est long, avec un rocher médiocre et un itinéraire peu évident entre les deux pics). Mais on découvrira au passage un petit lac glaciaire encore inconnu des cartes, puisqu’il était jusqu’ici sous le glacier…

 

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 A la Brèche orientale d'Estibère Male, départ de l'arête, la Munia et le Mont Perdu

 

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 De la brèche, vers le lac Tourrat : à gauche la Pale de Crabounouse, au fond à droite, le Néouvielle.

Il est désormais logique de considérer que la voie normale du Pic Long est l’arête Ouest, ou arête de Bugarret, accessible depuis le lac Tourrat (qui à lui seul vaut le déplacement) :

Son rocher schisteux, moyen, offre de bonnes possibilités d’assurage sur blocs et becs rocheux (itinéraire assez évident) : A la brèche d’Estibère-Male, attaquer à droite de l’arête (sud) et passer un petit éperon, puis regagner le fil de l’arête en continuant à monter en diagonale vers la droite ; pas de difficultés particulières (II) ; on peut se faire plaisir tout à la fin en suivant jusqu’au bout l’arête, enfin en bon granit (III), ou bien suivre le couloir cairné à sa droite (sud), qui constitue par contre la meilleure voie à la descente pour reprendre l’arête.

(Compter 1h 30 à 2h pour escalader les 200 m de dénivelé, et autant à la descente).

Plus difficile enfin, mais plus belle, est la traversée par l’arête Nord (AD) rejointe au Pic Maubic (3060m) : Du col Tourrat (2600m), il vaut mieux contourner par l’Est sa partie inférieure, interminable et peu homogène, pour l’aborder au pic Maubic (1h). Passer les deux gendarmes (le premier s’escalade et peut se descendre à toute crête (un peu délité), le second se contourne par une vire du versant est). On trouve alors du beau granit, un grand ressaut en III-III+, puis une arête plus facile, avec de beaux aperçus sur la sévère face Nord. (2 à 3h d’escalade)

 

 

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 Du sommet du Pic Long, la crête vers le Pic Badet, et derrière, le Campbielh

Redescente par l’arête Ouest : Du sommet, faire 10 à 20 mètres vers le sud, puis descendre 50 mètres dans un couloir à l’ouest, pour éviter la partie la plus raide de l’arête Ouest que l’on regagnera dès que possible un peu plus bas. Contourner par la gauche (sud) le dernier ressaut au dessus de la Brèche d’Estibère-Male.

De là, soit descendre directement sur le lac Tourrat (en crampons, ou ramasse raide) soit contourner la dent d’Estibère-Male pour rejoindre sous le Pic de Bugarret le grand couloir d’éboulis ou de neige, orienté à l’est, qui ramène vers le lac, sans descendre toutefois jusqu’à son niveau : suivre les cairns vers la gauche pour contourner de petites barres, en montant et redescendant légèrement...

 

 

 

 

 

Lac TOURRAT et PIC de BUGARRET (3030 m)

 

Un « 3000 » facile, bien situé au dessus du gave de Pau, face aux « trois cirques »

et en passant par l’un des lacs de haute montagne les plus grandioses de la chaîne.

 

En 2 jours c’est une course raisonnable, grâce à la proximité accueillante du refuge Packe.

Le cadre sauvage permet fréquemment d’y rencontrer des marmottes, des isards, et même des « lagopèdes », ces perdrix des neiges au cri de crécelle, dans leur tenue d’été…

Début juillet, le lac Tourrat est encore parfois recouvert d’une banquise, et les piolets peuvent être utiles pour l’atteindre, plus encore pour aller au pic de Bugarret..

 

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Le refuge Packe

 

Itinéraire du lac Tourrat

Le refuge Packe s’atteint du camp soit par la Glère et un bon sentier balisé, soit par la vallée du Bolou – plus sauvage, avec un chemin un peu plus à trouver avant qu’il ne rejoigne vers 2000 mètres le précédent : même dénivellation (1100 mètres) de chaque côté, il faut perdre de toute façon une centaine de mètres… Compter 4h à 4h30, selon le chargement…et les arrêts.

 

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Lac de Rabiet et vallée du Barrada, depuis le refuge Packe

Du refuge, prendre le chemin du lac de Rabiet, jusqu‘au niveau du lac Coueyla (20’), que l’on contourne par la droite : le sentier remonte pour éviter une petite falaise qui tombe a pic dans le lac, puis redescend vers le lac : à cet endroit ne pas descendre, mais monter légèrement en diagonale vers la gauche (le sentier qui monte sur la droite descend ensuite (difficile) vers le Cirque dets lits et la vallée du Barrada). On s’engage dans un vague couloir herbeux à droite du torrent qui conduit à un vaste replat marécageux. Le traverser toujours vers la gauche, en laissant à droite le grand couloir (névés) qui descend de la Pale de Crabounouse ; gagner des pentes herbeuses au pied d’une barre rocheuse, en suivant les cairns qui permettent de la franchir facilement : nouveau replat. (30’de remontée, gros cairns). On continue à monter en oblique, toujours dans la même direction, en suivant des terrasses herbeuses inclinées ou des dalles de granit, sans trop monter à droite… On arrive dans une sorte combe herbeuse et pierreuse, jusqu’à un petit collet d’où l’on découvre un petit laquet ; s’il y a déjà de la neige à cet endroit, mieux vaut redescendre quelques mètres dans les éboulis et contourner ce lac par la gauche (possibilité de névés raides ou gelés sur la droite)

On continue à monter maintenant face au Pic long, et on devine déjà l’emplacement du Lac Tourrat, mais il y a encore un petit lac rond (parfois gelé) au pied du dernier ressaut. Le contourner lui aussi par la gauche (surtout s’il y a sur la droite des névés encore gelés le matin) ; surmonter alors le « verrou » du lac par un cheminement dans des croupes granitiques (cairns) : on rejoint l’itinéraire qui vient du lac de Bugarret, (beaucoup plus long, et encore moins intéressant à la descente…) et on découvre la lac, 20 mètres plus bas (2650m environ, 1h 30 de montée, ou 2h du refuge Packe)

 

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Arrivée au Lac Tourrat : Pic Long, Pic de Bugarret (caché à droite)

Pour monter au Pic de Bugarret :

(il ne se voit pas du Lac, mais se trouve dans le prolongement du grand couloir d’éboulis situé entre les raides pentes herbeuses sur la droite, et le versant nord du Pic Long).

Ne pas descendre jusqu’au lac, qui se contourne mal par la droite, mais suivre plutôt à droite des banquettes d’herbes inclinées, entrecoupées de petites barres faciles à franchir (contrôler les prises, faire aussi attention aux pierres que peuvent déclencher les isards, quand ils sont juste au dessus…)

Si l’enneigement est très abondant, on peut continuer à traverser (redescendre parfois quelques pas…) vers le grand couloir d’éboulis qu’on remonte en neige : C’est en ce cas une bonne voie de descente.

Sinon, il est préférable d’emprunter les pentes d’herbe à droite, sur près de 200 mètres : on arrive sur une moraine et un replat souvent enneigé – redescendre quelques mètres, et on se trouve dans un petit cirque (une petite heure depuis le lac Tourrat) :

A gauche (sud) la dent d’Estibère Male et son couloir de neige, au centre le Pic de Bugarret, pointu, avec ses grandes dalles de calcaire clair, à droite la Pale de Crabounouse, plus sombre et schisteuse

Gagner par quelques éboulis la crête horizontale entre la Pale de Crabounouse et le Pic de Bugarret (15’) : on domine le village de Gèdre, 2000 mètres plus bas ! Au loin en face, le Vignemale. En suivant la crête vers le nord, on peut monter très facilement à la Pale de Crabounouse (3010m), pour y découvrir la vallée du Barrada, profonde et sauvage, et de petits lacs d’altitude inconnus des pêcheurs…

Puis on peut revenir vers le Pic de Bugarret en suivant ce chemin de ronde, et le gravir par sa petite arête nord ouest, 40 mètres faciles (les redescendre par le même voie).

Vue très dégagée au sud sur le vallon des granges de Campbielh, la Munia et le cirque de Troumouse, le cirque d’Estaubé et le massif du Mont Perdu, les sommets de Gavarnie… Tout proche et imposant, le Pic long, avec sa face nord bordée par l’arête de Bugarret.

NB. De retour au petit cirque, on pourrait facilement traverser vers l’arête ouest du Pic Long, en contournant par le nord la Dent d’Estibère Male (par un contrefort facile). On peut ainsi combiner ces trois « 3000 », mais il vaut mieux pour cela attaquer d’abord le Pic long, et terminer par les deux autres sommets (dont la descente sera beaucoup plus rapide, si le beau temps était moins assuré…)

 

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Le Mont Perdu et Gavarnie, du Pic de Bugarret

 

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Arrivée au Pic de Bugarret, par le « chemin de ronde »

 

Daniel Desouches